* « Ce long chemin parcourant cette chaîne de montagne: Les Pyrénées! »
Étape 1: « HENDAIA – DONIBANE GARAZI » (Hendaye – Saint Jean Pied de Port)
Cela faisait un bon nombre d’années que j’espérais pouvoir, un de ces quatre réaliser cette Traversée des Pyrénées. Cette montagne, que « La Vanille des Pyrénées » et moi, nous essayons de découvrir depuis tant d’années et aussi, vous la faire partager au travers de nos balades au Pays Basque, en Haut-Béarn et parfois un peu plus loin sur la Chaîne. Le projet avait été envisagé l’année dernière (2019) sur une vingtaine de jours en empruntant la route la plus directe, sillonnant entre la France et l’Espagne par ce même GR10 et son petit frère espagnol , le GR11. Cette éventualité aurait dû nous donner l’espoir de pouvoir respecter ce délai (d’une vingtaine de jours), par un tracé de 200 kilomètres de moins que la totalité du GR 10 qui en fait quant à lui, un peu plus de 850 kilomètres! Mes engagements professionnels et mes obligations familiales, ne nous ont malheureusement pas permis de mener à bien ce petit rêve montagnard. On espère qu’à la fin de ce récit, on pourra vous confirmer que c’était bien de « RECULER POUR MIEUX S’ÉMERVEILLER! »
Les engagements professionnels de 2020 ne nous laissaient pas non plus, en début d’année, entrevoir cette possibilité! Mais la situation sanitaire de ces derniers mois que nous avons tous connu et vécu, a entrainé pour nous de grosses modifications à nos prévisions d’encadrement. L’idée et le souhait de la reprogrammer pour cette année, a regermé et c’est en cette fin de mois de mai que nous avons décidé de débuter ce long chemin. Dans l’impossibilité de pouvoir envisager cette Traversée d’une seule traite, pour les mêmes raisons que l’année dernière, nous avons donc fait le choix de l’entreprendre par une succession de petits séjours, en espérant que ces derniers puissent nous conduire jusque Banyuls avant la fin de cet été 2020!
Ça y est! C’est en ce jour de l’Ascension (drôle de coïncidence!!) que nous nous faisons déposer à Hendaye pour poser nos premiers pas, nos premières impressions, nos premiers « Merci! », nos premiers « Au revoir! »… sur cette longue sente. Je vérifie mon sac, jette un regard admiratif sur la Grande Plage d’Hendaye, le Massif du Jaïzkibel et les Deux Jumeaux, et nous voilà en route dans les rues d’Hendaye pour ces premiers hectomètres, d’un parcours citadin mais très rapidement embelli par la quiétude de la Baie de Chigoundy en cette heure très matinale! Il n’y a que les « runneuses et runners » matinaux qui croiseront notre regard rempli de joie et de bonheur, à l’idée de débuter ce chemin!

Anou la zordi la! Parkoté Péi Bask anba laba! Dann mon tèt, antrin kroiz dé vwa! An natendan ékri pou zot zistwar la!*
*Nous voilà aujourd’hui ici! Du côté du Pays Basque en bas là-bas! Dans ma tête, des voix s’entrecroisent! En attendant de vous écrire cette histoire là!
Ces premiers kilomètres sur les hauteurs d’Hendaye et de Béhobie, nous permettent de prendre la dimension du long chemin qui est encore devant nous! Mais quel bonheur que de se savoir enfin sur celui-ci! Nous rejoignons assez rapidement « Biriatou », cette petite bourgade frontalière au pied de fleuve frontalier lui aussi « la Bidassoa », où nous venons quelques fois dans l’année pour conduire des groupes et des familles vers le Mont Calvaire, le sommet du Xoldokogaina et son magnifique lac… Nous manquerons pas malgré tout de se poser un instant afin d’admirer pour une énième fois les Massifs des Trois Couronnes (les Peñas de Haya) et du Jaïzkibel, au loin la somptueuse ville de Sansé* (Saint Sébastien ou encore Donostia en Basque!), le « Toit du Labourd » (La Rhune)… Il faut dire qu’il est difficile arrivé au sommet du « Xoldo » de ne pas rester contemplatif face à l’immensité des beautés de la nature tout azimut! Il est temps de reprendre notre route vers le Col d’Ibardin, ce col frontalier lui aussi, où les locaux et touristes viennent faire quelques emplettes dans ces nombreuses « ventas ». Ces établissements étaient à leurs premières heures destinés à la restauration. Leurs noms émanent du fait qu’ils proposaient également à la vente quelques produits de première nécessité. Les prix étant plus attractifs depuis très longtemps en Pays Basque Sud, ces établissements se sont transformés au fil du temps en de grands supermarchés, l’éventualité de pouvoir boire « una cerveza y comer algunas tapas* » (une bière et manger quelques tapas) est toujours possible!
Repassons la frontière de notre côté! Eh OUI, durant quelques hectomètres à ce col, nous sommes vraiment en ligne frontière. Le chemin doit nous mener vers le « Ziburrumendi » (La montagne de Ciboure) et sur les pentes de la montagne des Labourdins: La Rhune pour se poursuivre vers Sare, ce village où l’histoire de la contrebande n’a pas fait que d’être qu’une légende! Nous choisissons à « Intzola » de s’accorder un petit détour pour aller rendre visite à nos Dames: La Petite et on va dire la Grande Rhune! Il nous semblait impardonnable d’entamer par la Traversée du Pays Basque sans aller dire « bonjour » à « Larrun », ce sommet emblématique dominant le Labourd et la Côte d’Argent, et rendu célèbre entre autres, par l’Impératrice Eugénie de Montijo (épouse de Napoléon III) qui la gravit pour la première fois en 1859.

Soley fyne byen lévé! Lo kor la anvi d’bouzé. Rotrouv’ so bann sentié byen lémé. Pou rand’ mon lespri son lybèrté!*
*Le soleil est déjà bien haut dans le ciel! le corps n’a qu’une envie, c’est de se dégourdir. De retrouver ces sentiers tant appréciés. Afin de rendre à mon esprit sa liberté!
Encore un beau moment de contemplation là-haut et un bon « Fanta » pour se redonner un peu de sucre et de force, nous voilà en direction de Sare! Nous ne voyons pas cette journée défilée mais OUI, le temps passe et nous sommes presque au bout de cette première journée! Les quelques heures devant nous, nous permettent malgré tout de rejoindre le « Pont du Diable », ce magnifique petit coin de bivouac non loin de « Dantcharria » et du village d’Aïnhoa. Nous aurions pu rejoindre ce dernier mais la quiétude du lieu, ses possibilités de bivouac et sa proximité avec la « Nivelle », ne nous font pas hésiter longtemps pour y passer la nuit et surtout prendre un bon bain dans la rivière. Au réveil, le corps et les muscles engourdis, nul doute! On s’est bien accordé une TRÈS BELLE et LONGUE ÉTAPE hier! Il faudra dorénavant ne pas se laisser griser par ces découvertes et redécouvertes, si on souhaite atteindre notre destination espérée pour ce premier séjour sur cette MAGNIFIQUE Traversée du Pays Basque, dans un premier temps! Nous devons reprendre notre chemin, c’est vers Aïnhoa très rapidement, puis vers le Col des Trois Croix que nous allons poursuivre notre périple durant cette deuxième matinée. La météo nous offre son sourire comme la veille, le temps est très ensoleillé et chaud, on ne va pas s’en plaindre, mais il va falloir bien s’hydrater et veiller à ses efforts!

Rienk bana mèm i gainy dyr, Si tèrla in bonpé souvnyr! Bana mèm i koné par isi lavnyr. Antouka par isi nou espèr zot nora lo souryr!*
*Il n’y a bien qu’eux qui peuvent le dire, (les anciens qui sont passés et repassés par là!) Si à cet endroit, beaucoup de souvenirs! Eux mêmes savent ici l’avenir. En tout cas, ici nous espérons que vous aurez toutes et tous le sourire!
Arrivé proche du Col de Zuharretako, l’envie ne manque pas d’aller photographier ce beau et grand « Ikurrina » (drapeau basque) au sommet du Mondarrain. La couverture nuageuse a rapidement gagné les hauteurs et le sommet y est pris, nous décidons donc de poursuivre notre route vers le « Col des Veaux et de Mehatse », en espérant que les « Peñas d’Itchusi » sauront nous accorder de superbes ballets aériens avec ce haut lieu de nidification du Vautour fauve, à l’échelle européenne! La descente via le « Col d’Espalza » n’est pas des plus faciles avant d’arriver à Bidarraï et sur ses hauteurs, où nous souhaitons y passer notre deuxième nuit. La nuit sera fraîche et humide, et c’est un peu pour ces raisons qu’au réveil, le camp est vite fait plié pour se mettre rapidement en marche vers cette difficulté notable qu’est le Pic et les Crêtes d’Iparla. J’avais un peu oublié d’ailleurs la difficulté de cette montée, surtout par ce jour où mon sac n’est pas des plus légers! C’est un point sur lequel je devrai retravailler pour la suite, on emporte toujours des affaires qui ne quittent pas beaucoup voire pas du tout le sac! Sachez que ce Pic d’Iparla est le premier 1000 mètres (1044m) en venant de la Côte Atlantique, et ses crêtes ou falaises (ça dépend comment on le voit ou qu’on l’interprète!) sont d’une beauté indéfinissable mais aussi très aérienne. Elles sont certainement parmi les plus beaux sites de randonnée du Pays Basque Nord. Si vous choisissez cette région atypique, que je vous recommande d’ailleurs, comme future destination de vacances. Adeptes de la randonnée vous ne serez pas déçus d’aller traîner par là-haut, par une belle journée!

Nou la mont’ la Krèt « Iparla ». Mwin té fyne oublyé koman té i grimp’ tèrla! A li lé dyr baya! Sirtou ek gro sak la! Tipa tipa na rozwinn dovan laba!*
*On a monté la Crête d’Iparla. J’avais déjà oublié comment ça grimpait à cet endroit! Ah qu’elle est dure mon gars! Surtout avec ce gros sac là! Petit pas à petit pas on rejoindra devant là-bas!
Arrivé au sommet d’Iparla, une petite photo pour attraper un petit souvenir et nous ne tardons pas à reprendre notre route vers le Col d’Harrieta où nous avons prévu d’amorcer notre descente vers Saint Étienne de Baïgorri. Ce n’est pas la trace du GR10, mais nous souhaitons cette petite virgule par Urdoz où nous savons que nous allons rencontrer une quiétude complète dans cette descente! Nous étions déjà descendu par là lors d’une édition de l’Euskal Trail et j’avais le souvenir de ce sentier ramenant à Sainté juste au-dessus du village d’Urdoz. Juste au dessus de ce même village, nous décidons de nous arrêter pour la pause « repas » et surtout pour sortir les pieds de ses baskets car les crevasses dues aux pieds mouillés depuis le début de la journée, commencent à se faire douloureusement ressentir. Un repas sur le pouce et un petit café, question de se réchauffer un peu! Cette bruine, certes légère depuis ce matin est bien pénétrante! Allez, il ne reste plus grand chose jusque Sainté où nous pensons faire une pause et peut être manger un petit quelque chose dans une boulangerie… Hum! je me languis déjà de ce gâteau basque! C’était omettre que le sentier que j’avais emprunté durant l’Euskal était complètement anéanti par les ronces et les aubépines. Je n’ai franchement pas envie de faire le sanglier! Nous décidons donc de poursuivre par la route pour être sûr, jusque la D948. Il est impensable de remonter jusqu’au Col d’Harrieta pour reprendre le GR10! Dans tout ça, quelques heures de perdu et nous arrivons à Baïgorri, en fin de journée. Le temps toujours maussade m’incite pas à reprendre notre progression vers l’Oïlandoï et le Munhoa. Au vu de la météo, je préfère me caler à côté des toilettes publics du village offrant un coin où dormir au sec et surtout faire sécher un peu les affaires. Cette nuit sera réparatrice et bienfaisante et c’est à une heure assez matinale que nous reprenons notre gros baluchon en direction de Donibane Garazi (Saint Jean Pied de Port).

La caz lé la! Pa an lèrba mé si mon do. Li donn’ aou traka… Mé tank lé bo. Nou kont pa! Alor nou tyenbo!!*
*La maison est là! Pas là-haut mais sur mon dos. Elle nous donne du tracas…Mais tant que c’est beau. On ne compte pas! Alors on résiste avec force!!
C’est aux aurores que nous traversons « Baigorri », pas un chat, pas un bruit, et nous voilà rapidement sur ses hauteurs et les jambes de l’Oïlandoï. Les sonorités matinales de la nature sont extraordinaires, c’est là qu’on entend le mieux le réveil des oiseaux, que l’on peut encore surprendre le renardeau dans sa quête de fin de nuit… La rosée et l’humidité de la veille, nous réveille bien les pieds également! Je crois que c’est la chose que j’aime le moins de toute cette quiétude matinale. Très rapidement les pieds sont trempés et les débuts de crevasses de la veille ne mettent pas longtemps eux aussi à se réveiller! Bref, il faut avancer! « Ti lamp, ti lamp »(Petit pas à petit pas), nous rejoignons Le Munhoa et dans la brume et cette humidité persistante, j’aime personnellement ces escapades solitaires, seul avec soi même avec le seul bruit de la nature et ces interpellations que tes yeux cherchent tout de suite à mettre une image dessus! Les bruits d’un départ furtif d’un oiseau et son cri d’alarme, leurs chants si poussifs en cette période nuptiale pour eux, l’aboiement d’un isard qui me dit « Pourquoi est tu là de si bon matin? » (Eh OUI! J’anticipe mais nous nous sommes vus un matin et parlé, ce sera un peu plus loin dans ce récit que j’aurai l’occasion de vous en parler si d’ici là je ne zappe pas cet excellent moment de montagne! JE NE PENSE PAS!!)

La fami lé la! Nou la fyne pétèt oublyé ke nout tout’ néna son PAPA!! Ali mèm i mont lo somin po ke nout tout’ i gainy war dovan laba, li sava, in not i arvyen prann son plas par laba! Li lé touzour odesi konm BOUK la! Si ali res tèrla, bana pa pèr ti boug « amwin mèm i ariv’ dovan zot laba!!*
*La famille est là! On déjà peut être oublié que nous avons tous notre PAPA!! (Celui qui dans chaque famille surveille et dirige le troupeau) C’est lui même qui montre le chemin pour que nous tous nous puissions voir le chemin devant, il part (le décès malheureusement et inévitablement), un autre viendra prendre sa place la vie les siècles passant! Elle/Il est toujours au dessus comme ce BOUC là! Si elle ou lui reste planté là devant nous, le reste de la fratrie n’a pas peur de cet homme « moi-même qui arrive face à eux devant là-bas!! Une pensée à nos patriarches dans le vieux sens du terme, qu’ils soient homme ou femme, je trouve personnellement que nos sociétés modernes ont délibérément tué cet héritage tellement important pour toutes générations que la plupart de ces brebis que nous sommes sont égarées de ce qui avait été bien transmis jusqu’à peu! Espérons que les générations futures retrouveront cet héritage perdu et reviendront à des choses bien plus fondamentales même si nous devons continuer à avancer avec cette modernité, cette fausse intelligence qui nous conduit petit à petit à notre fin. Peut être est-ce là notre DESTINÉE!
Une douleur s’est réveillée derrière le genou droit depuis la veille, à froid, elle se fait ressentir comme un début de tendinite mais à chaud, ça va beaucoup mieux! On va descendre tranquillement jusque « Donibane Garazi » (Saint Jean Pied de Port) et on avisera la suite là-bas. C’est après une longue descente que nous arrivons à Lasse, quelques kilomètres sur le « macadam » (c’est aussi ça le GR 10, des portions goudronnées parfois, pour rejoindre et quitter les villes et villages « ÉTAPE ») pour traverser dans un premier temps « Uhart-Cize » et arrivé à « Donibane »! Ça fait quelques jours que j’ai envie de ce gâteau basque (« Etxeko Bixbotxa » en basque) et je ne me fais pas prier pour en prendre une part dans la boulangerie située à proximité de la porte Ouest des remparts fortifiés de la ville. À froid, la douleur derrière le genou est fortement présente et me fait même boitiller! Je prends le temps de la réflexion et je n’y mets pas longtemps à la prendre: ma saison professionnelle, après cette longue trêve forcée va reprendre, il est hors de question de la débuter avec une « épine » derrière la jambe. Je décide donc de m’arrêter là pour ce premier tronçon, il est temps de se reposer un peu, nous avons bien profiter, bien voyager et bien avancer durant ces quelques jours et l’été est encore long pour profiter de ce long chemin! J’appelle Toto, mon POTE créole de Labenne pour savoir s’il est en mesure de venir me récupérer à « Garazi ». Nous prenons le temps d’une petite pause ensoleillée jusqu’à son arrivée, dans l’aire gazonnée jouxtant la Porte Ouest! Le rendez-Vous est donné (dans ma tête) à dans quelques semaines pour la poursuite de cette si belle aventure, soit seul, mais personnellement j’aime ces moments de solitude avec moi même et la « NATURE » où nous échangeons nos sentiments, nos difficultés, nos regards… sans jugement, à priori… un tel luxe dans ce monde d’aujourd’hui!

Desizyon dyr po prann, ali mèm i fé aprann, i fé conprann, lo bon somin, lo bon voi, lo bon soi…pou entreprann! Ali mèm i fo pa atann, parse ali mèm i fé kou gainy arprann!*
*Décisions dures à prendre, ce sont par elles-même que nous apprenons, que nous relativisons et comprenons, les bons chemins, les bonnes voies/voix, les bons choix… pour entreprendre! Ce sont elles-mêmes qui font que tu puisses poursuivre ton chemin quel qu’il soit!
Étape 2: « DONIBANE GARAZI – LA PEYRE DE SENT MARTIN » (Saint Jean Pied de Port – La Pierre Saint Martin)
Ce créneau est inespéré en ce début du mois de juin, il sera pas long mais il va nous permettre de poursuivre un bout de ce chemin encore plus loin sur la Chaîne! Toto encore une fois (MILLE MERCIS à toi!) me dépose avant sa longue journée de boulot à « Donibane », un luxe car je suis seul à déambuler sur grande artère traversant Saint Jean Pied de Port avant de « breaker » à droite en direction de « Çaro » et un peu plus loin d' »Esterençuby ». J’avais jusque là très peu fréquenté ces petites bourgades jouxtant « Donibane », et je suis étonné de voir cette tradition qu’on retrouve beaucoup en Navarre quant à la forme donnée par les pierres de taille en grés roses sur la façade principale de l »Etxe » (la Maison, tellement plein d’histoires et de traditions ici au Pays Basque!): une forme de bouteille entourant la porte d’entrée et remontant au dessus de celle-ci jusqu’en dessous de la toiture. Rapidement nous allons rejoindre les hauteurs de cette autre bourgade pour aller rejoindre le début de la difficile montée au pied de la « Borda Intzarazki » (bergerie) et sortir au Col d’Irau. La pose déjeuner se fera ici sur ce col « reposoir », les bêtes, ici les « Manechs » à tête noire et rousse (race atypique du Pays Basque, il y aurait plus ancestrale qu’on appelle ici la « Sasi Ardia » (brebis des broussailles) ou encore la « Gorri Ttipia »( la Petite Manech),elle en serait à leurs origines!

Pat Nwar, Pat Gardyen Volkan, sa mèm mon terin! Péi la mon rin! Ali mèm mwin la bezwin! In Manech parolèr!*
*À pattes noires, à pattes rousses, là est mon terrain! C’est bien ce pays (le Pays Basque) mon lien de sang, mon support vital et moral! C’est bien lui dont j’ai besoin! Une MANECH conteuse!
Nous reprenons notre chemin vers les Cromlechs d' »Okabe », non sans effort pour arriver à ses pieds et se rappeler que ces vestiges sont posés là depuis des millénaires! Les hommes avaient un profond respect pour leurs défunts, un sentiment d’un vrai lien avec ses aïeuls, avec cette quête de les rapprocher des cieux, pour qu’ils les protègent et veillent sûrement! Ce site est magnifique et impose le respect, la sagesse, le calme… Ça tombe bien, nous sommes bien seuls depuis le début de cette Traversée, le Pic d’Ohry, au fond là-bas dans les nuages nous fait un signe de la main! « Egun On! Adiu! Tu viens nous rendre une petite visite? Ça fait bien longtemps que tu n’es pas passé par chez moi! Eh OUI, c’est bien vrai! On verra ça demain le moment venu! Nous reprenons notre route vers les Chalets « Pedro » et d' »Iraty-Cize.

Sa par lot’koté la Foré Irati, laba sousi ou obli, in tan pou répanti, la ou wa oussa i lé la vi!*
*Ça c’est là-bas du coté de la forêt d’Iraty, en son seing tes soucis tu oublies, un temps à se repentir, là où tu vois où est la vie!
La journée n’est pas terminée mais la question se pose lorsque nous arrivons au niveau des « Chalets d’Iraty. Mon chargeur auxiliaire pour mon téléphone ne charge quasi plus. Si je n’arrive pas à le charger un minimum, je n’ai plus, d’une part un moyen de sécu fiable au cas où, en cas de… et de plus, je ne peux plus appeler ma femme. Je décide donc de m’arrêter au restaurant des Chalets afin de boire une bonne bière et de quémander une recharge complète de mon téléphone. C’est décidé, je planterai la tente sur les places hautes des Chalets d’Iraty, au niveau de l’aire de jeu des enfants. Il n’y a quasi personne dans les Chalets et je ne vais pas déranger grand monde là haut. Quelques clichés pour immortaliser ce moment, dans cette ambiance particulière de cette fin de journée où la mer de nuage est juste en dessous de nous au niveau du Col d’Organbidexka, ce mythique col très prisé et connu de tous les ornithologues européens et même mondiaux venant admirer le ballet des oiseaux migrateurs à leur arrivée et retour de migration!

In gayar ti moman deor an lèrla koté Chalé Irati, lo fé la fé mon bann zami, fatigé mwin la byen dormi, zétwal té i ri!*
*Un superbe moment de bivouac en haut là-bas du côté des Chalets d’Iraty, le feu m’a bien tenu compagnie comme mes amis, fatigué que j’étais j’ai bien dormi, même les étoiles en ont profité pour en rire!
Au réveil, comme à l’accoutumé je plie vite mes affaires, je chauffe un peu d’eau pour un bon café, une bonne poignée de fruits secs et nous voilà à nouveau prêt pour reprendre notre chemin! Un autre questionnement me tourmente en sirotant ce café: j’opte pour le choix de partir vers la Crête d’Organbidexka puis vers le Pic d’Ohry pour le gravir? Comme je vous l’avais dit hier, ça fait un bon nombre d’années que je n’y suis pas monté et l’envie me trotte! De plus que par la suite, je peux faire toute la ligne de crête pour rattraper directement les Gorges d’Holzarte. Cet itinéraire me demande de garder un minimum mon téléphone allumé pour suivre cette trace, je ne peux me le permettre, mon chargeur auxiliaire est quasi HS! Je prendrai donc la trace normale du GR 10 vers le Pic des Escaliers dans un premier temps pour le contourner et filer quasi tout en descente vers le Pont de Logibar. C’est derrière ce fameux Pic des Escaliers que je vais avoir la surprise au matin de rencontrer Monsieur le Isard. Quelques aboiements et « tout schuss! » dans la pente pour me fuir très rapidement! C’est impressionnant de constater et de voir leur capacité à grimper! (Il parait qu’il peut grimper 1500m+ en un 1/4 d’heure, ça laisse pantois!). J’arrive en fin de matinée vers le Gîte Étape « Le Logibar » juste avant la grosse ondée! Je décide donc de me poser là jusque la fin de cette averse. Pourquoi ne pas profiter pour un bon repas, je ne me ferai pas prier pour l’Entrecôte-Frites, accompagnées d’une bonne bière et d’un quart de rouge. Il est 15h quand je repars de « Logibar » et je n’ai pas bien mesuré le morceau qui me reste à avaler jusqu’à Sainte Engrâce (une étape du GR 10 qui se fait par un marcheur normal en une journée). J’emboîte le pas, la pluie refera son apparition par intermittence, et les heures passant, je commence à me bien faire à l’idée que c’est belle et bien un peu avant la tombée de la nuit que je rejoindrai ce village marquant la fin de la Traversée du Pays Basque. Il est 20h30 quand j’arrive à Sainte Engrâce, un brin trempé en plus! Je ne me ferai pas prier là non plus pour aller quémander une petite place pour la nuit au Gîte. Un grand MERCI au gîte « Elichalt » pour leur gentillesse et leur accueil!

Kissa i tap anou an lèrba? In linpresyon dèt dann so ti mond’ dovan mwin lo Rwa! Mwin la pa anvi artravers’ matela la, anon res si an o a tèrla!
*Qui peut nous atteindre là-haut? Une impression d’être dans ce petit monde devant moi le Roi! Je n’ai pas envie de retraverser ce matelas à nos pieds, pourquoi ne pas rester là ici en haut et là même!
On est au sec, et je peux déballer toutes mes affaires, elles ne sècheront pas toutes mais c’est déjà ça et la nuit dans un lit fait du bien même si bizarrement j’ai beaucoup moins bien dormi que la veille. Après un bon petit déjeuner, il est temps de reprendre notre chemin en direction de « La Peyre de Sint Martin » (La Pierre Saint Martin). Un coin de la Soule que je connaissais peu jusque là et très content de me retrouver sur ses sentes de bon matin. Le décor est grandiose, le monde animal et végétal se réveille dans ce coin karstique des Pyrénées, le sentier sillonne dans des petites gorges calcaires, on comprend mieux la présence des impressionnantes « grottes de la Verna » dans cette région. La montée est longue et dure dans cette magnifique hêtraie-sapinière, témoignant très bien l’étage montagnard que nous traversons. Nous sortons de cette forêt au niveau de la Cabane d’Escuret de Bas, et il faudra encore une bonne heure ou pas loin pour arriver au Col de La pierre Saint Martin. Je ne l’ai pas dit, mais ça y est! Nous avons mis le pied en « Haut Béarn » et plus précisément en Vallée du Barétous. La météo refait malheureusement des siennes depuis la sortie de la hêtraie-sapinière, ça devait être le cas un peu avant mais nous avons sûrement bénéficié de l’épaisse couverture végétale de cette forêt! J’attaque la simili descente vers la station de ski de « La pierre », la température a bien chuté, au ressenti, il est certain qu’elle est en dessous de 10°. Les Arres d’Anie sont complètement bouché, nous souhaitions rejoindre le Cirque de Lescun aujourd’hui car c’est en fin de journée que ce deuxième petit séjour se termine et que Toto doit venir me récupérer à Lescun. Je prendrai une décision arrivé à la station! Ça y est, on y est! Il n’est pas raisonnable par cette météo de s’engager dans les Arres d’Anie, ce relief karstique est parsemé d’une multitude de gouffres et le GR 10, le traverse en plein milieu, si je perds la trace à un moment donné, je peux me mettre en danger. Allez, on arrête là pour aujourd’hui, on a très bien avancé, si on cumule les deux petits séjours, nous avons mis « La Vanille des Pyrénées et moi, 6 jours pour parcourir ce chemin d’Hendaye jusque La Pierre. Il sera peut être aussi plus facile pour moi de me faire déposer ici à La Pierre pour reprendre notre chemin. Je décide de me mettre à l’abri dans les bâtiments de la station, au niveau de l’Office de Tourisme pour là aussi se sécher un peu et attendre Toto au sec car il ne sera là qu’en fin de journée (Il n’est que midi!). La chance me sourit, je croise deux collègues AEM (Accompagnateur En Montagne) « Francis et Cédric », avec qui je vais pouvoir redescendre sur Oloron Sainte Marie pour attendre Toto et lui raccourcir aussi du coup le trajet. À quand je ne sais pas! Mais j’espère très vite pour reprendre ce récit et cette Traversée des Pyrénées!
Étape 3: « LA PEYRE DE SENT MARTIN – » (La Pierre Saint Martin – Cauterets)
C’est par cette après-midi de journée dominicale de cette fin de mois de juin que « La Vanille des Pyrénées » et moi, nous nous faisons déposer à la station de La Pierre Saint Martin par Toto et Didier (encore un énorme MERCI à vous deux, vous tous pour celle et ceux qui sont pas nommés ici et qui ont contribué à la faisabilité de cette Traversée!) Je finis de préparer mon sac, et nous voilà tranquillement à nouveau sur ce chemin, l’idée en cette fin d’après-midi est d’effectuer un petit déplacement afin de se mettre dans « la verte » et passer cette première nuit. C’est au Plateau de « Pescamou », toute proche du site d’escalade (à ma connaissance) que notre petit camp est installé, je ne tarde pas à me gloutir dans mon duvet, la semaine va être chargée et il est judicieux de bien se reposer en vu de cette longue étape! Et oui nous partons pour cinq nuitées et six jours de marche, pas de prévision précise comme depuis le début de cette Traversée, on avance comme bon il nous semble, les rencontres, la fatigue, la difficulté à franchir en fin de chaque journée, l’envie du moment, nos ami(es) qu’on peut croiser sur ce long chemin surtout que nous entamons cette semaine la portion où nous avons comme en « Euskal Herria » nos petites habitudes montagnardes… C’est avec cette approche que nous souhaitons aborder ce chemin, pas de prévision précise, c’est tout qui décide de nos haltes.

Nou lé trankil dann nout ti tant’! « Ani » i vèy si nou dopi son toi dan so gran pant’, pangar mové tan i rant’! « Aou mèm » domin nou tant’*
*On est tranquille dans notre petite tente! Le « Pic d’Anie » veille sur nous depuis son toit dans la grande pente, à veiller à ce que le mauvais ne rentre! « Toi même » que demain nous essaierons de rejoindre.
L’idée première était de réaliser l’ascension du « Pic d’Anie » en début de journée, superbement placé par rapport au point de reprise du chemin (La Pierre Saint Martin). Le brouillard matinal très épais, une ambiance et une prévision météo « humide » nous fait renoncer à cette éventualité! Ça aurait été un énorme plaisir de rendre visite à cette Dame, ce sera pour une prochaine fois! C’est en cheminant donc sur le GR10, que cette petite semaine s’entame, au milieu des « Arres Planere », dans cette ambiance duveteuse et solitaire… que nos yeux s’écarquillent à nouveau, nos oreilles remettent de l’attention à une écoute de la nature! En deux mots: Un régal! Après être passé au Pas de l’Osque nous entamons cette longue descente vers le refuge de l’Abérouat dans un premier temps, puis vers Lescun. Une petite halte en son seing, un morceau de brebis chez le berger du village de Lescun et nous voilà déjà dans l’autre pente, à l’assaut du Col de Barrancq. Le ciel ne se dégage pas, il n’y a pas de pluie mais la bruine d’altitude est constante et pénétrante! Les pieds sont mouillés très rapidement et depuis le début de cette Traversée c’est une certitude, je déteste avoir les pieds dans ces états dès le matin. La Traversée du Pays Basque Nord s’est faite en basket de trail mais je l’avais regretté pour cet aspect très désagréable cité juste avant. J’avais opté donc pour ce nouveau d’emporter des chaussures à tige haute, qui devenait aussi indispensable par la difficulté du terrain avec les longues portions minérales que nous allions dorénavant traverser! Cela n’empêchera pas malgré tout, à cette désagréable sensation, qui finit aussi par affecter le physique.

So matyn nou pran lo tan pou asiz in ti linstan dann so étré, antrin ogard ti vilaz (Lescun) oté! I fé bon respyr lèr fré, Anou ek nou mèm, sa la montane nou ièm!*
*Ce matin on prend le temps pour s’asseoir un court instant dans cette hêtraie, En train de contempler ce petit village (Lescun)! Il fait si bon de respirer cet air frais, en harmonie avec nous même, c’est cette montagne là qu’on aime!
C’est jusque la petite bourgade aspoise de « Borce » qui fût aussi une cité médiévale, que nous poursuivons tranquillement notre chemin et faisons une halte « boisson désaltérante » pour ne pas dire « bière »! Un court et sympathique échange avec toute cette petite bande qui comme nous sont sur cette Traversée. On se souhaite mutuellement, un excellent moment de GR10 et d’un possible bout de chemin ensemble dans les jours à venir. Quant à nous, un petit bond à environ deux kilomètres de là pour aller se poser sur les rives du Gave d’Aspe pour y passer cette deuxième nuit. Fred m’avait dit de l’appeler lors de mon halte ici, c’est chose faite après la douche rafraichissante dans les eaux limpides et revigorantes du Gave. On démonte le camp et c’est chez lui à Urdos que nous irons partager cette soirée, un super moment en Vallée d’Aspe! Le lendemain, ragaillardi de cette bonne nuitée, nous entamons la journée par le somptueux Chemin de « La Mâture », par là où des hommes et des bêtes, ont d’abord façonné cette galerie sur cette face du Pène de Lamounédère et au dessus des Gorges d’Enfer et du Secoue. C’est durant le 18ème siècle, que ce chemin connu son apogée, par l’exploitation de la forêt du Bois de Pacq au dessus, et celles environnantes afin de parer aux besoins de la Marine françaises pour gréer la flotte. Surement l’humidité de ces derniers jours, mais depuis quelques heures, j’ai une impression bizarre au poser de mes chaussures! Je décide de me poser un instant et vérifier ça, la constatation confirmera bien la sensation! Mes chaussures que j’ai faites réparer vont malheureusement pas tarder à dégueuler! Heureusement que j’ai prévu dans mon sac du scotch de réparation, quelques tours autour du pied afin d’essayer de rejoindre au moins, le point souhaité en cette fin de journée! Il faudra réitérer cette « manoeuvre » plusieurs fois, pour atteindre comme convenu la Centrale électrique d’Artouste, au dessus de Gabas. Heureusement la portion traversée, dont les fameux lacs d’Ayous, n’enlèveront « EN RIEN », tout le charme et la beauté de ces terrains de montagne ossalois traversés!

Bersau, Casterau… aou, azot mèm i rann not zié dou! É sa a sak kou ke mi vien war ou. Domoun i vyen d’partou, pou esey anbrass aou, out zoli zou, blé, gri, oranzé, rouz… zot koulèr, i klinn bana touzour d’zoli zié dou!*
*Bersau « Bersaou », Casterau « Casteraou »,… toi, vous même qui me rendez les yeux pétillants! Et cela à chaque fois que je te rends visite. Les gens viennent du monde entier et des quatre coins de France, pour tenter de t’embrasser, ces si jolies joues, bleux, grises, orangées, rouges… leurs couleurs les renvoient toujours des jolis yeux doux!
Arrivé à Gabas, le temps de remonter vers la Centrale et d’installer notre petit camp pour la nuit au bord du Gave de Brousset, il temps « URGENT » d’activer les contacts de la Vallée (Ossau) afin de trouver une solution pour palier à ces chaussures plus que défaillantes! Un grand « MERCI » à vous toutes et tous, Amandine, José, David, Pierre, ce gentil Monsieur (qui m’a emmené en STOP vers Laruns) et le magasin « Locaski Outdoor Laruns », sans qui je n’aurai pu repartir sur cette Traversée, aussi rapidement que vous me l’aviez permis.
Une descente « express » en ce début de journée à Laruns pour opter pour de nouvelles chaussures (toutes neuves! Et heureusement d’un très bon choix, elles ne m’ont pas fait mal aux pieds jusque Cauterets même si elles étaient neuves!). Et c’est à peine à 10H00 que je suis déjà sur ce long chemin en direction du Plateau de Cézy et le Col de la Hourquette d’Arre, pour mon prochain arrêt au Refuge CAF de Gourette (où José m’a conseillé de faire une petite halte! Je recroiserai David et Pierre (après la rencontre inopinée du matin à Laruns avec ces amis de la Vallée et binôme attachant d’Accompagnateurs En Montagne avec qui j’avais fait un bout de route pour remonter de Laruns jusque la Centrale d’Artouste) au dessus du Vallon de Soussouéou et nous décidons de partager un bout de chemin, de bonnes parties de rigolade et de fous rires jusqu’à la « Cuyala » de Hourtanet. Nous continuons quant à nous, La Vanille et moi, notre chemin vers le Vallon du Valentin. Malgré un temps mitigé, la descente vers le lac d’Anglas et jusque Gourette fut très sympathique! Je décide donc d’aller quémander une petite place auprès de Millán, au Refuge CAF (Club Alpin Français) de Gourette fraichement réouvert et tenu par ce jeune couple passionné de montagne comme nous! Cela a suffit à ce que ces instants soient un vrai bonheur et un bel échange!
Une petite nuit réparatrice avec le confort du refuge, un bon petit déjeuner et nous voilà reparti en direction du Col de Tortes, puis de Saucède dans le Cirque du Litor. La rencontre la veille au refuge avec Benoit (In marmay Tampon – Ile de la Réunion) nous fera échanger ce bout de chemin jusqu’à Arrens. Nous échangeons un bref repas à la passerelle en pierre chevauchant le Gave d’Arrens, je décide d’avancer vers Estaing dans l’idée peut être de prendre la variante vers le Pic de Predouset. Arrivé à son pied, je me rendrai compte que cette fameuse variante est la trace empruntée un an auparavant avec les ados de la Maison des Jeunes de Billère. Je décide alors de rester sur le GR10 en bas pour emprunter une trace nouvelle pour nous! C’est en milieu d’après-midi que nous rejoignons le village d’Estaing, le temps n’étant pas au beau fixe, j’opte pour le gite d’étape « Les Viellettes » d’un accueil fort sympathique.

Dann brouyar nou avans san war! In not lanbians, in not trans! Ek la natyr, nora touzou in lavnyr! Marmay domin, azot tras so nouvo somin!*
Dans le brouillard nous avançons sans voir! Une autre ambiance, une autre transe! Avec la nature, il y aura toujours un avenir! Vous les enfants de demain, à vous de tracer ce nouveau chemin!
Ce repas tous ensemble pour les « GRtistes »ayant choisi cette escale, au restaurant des proprios du Gîte d’Étape « Les Viellettes »situé proche du lac d’Estaing, est l’occasion de retrouver Gilles. Un arpenteur lui aussi du GR 10, rencontré à plusieurs reprises quelques jours plutôt. Nous décidons de repartir ensemble le lendemain jusqu’à Cauterets, pour moi la fin de ce petit périple d’une semaine que je m’étais accordé (en adéquation avec les possibilités familiales) pour continuer un bout, sur ce fameux chemin. Un réveil très matinal et un petit déjeuner express et nous voilà parti! Le brouillard semble pas vouloir se lever pour cette dernière journée, on va pas se plaindre, il n’y a pas de pluie! Le côté le plus désagréable pour moi depuis le début de cette Traversée, a été cette rosée matinale trempant complètement les chaussures à peine parti et de ce fait, des pieds trempés pour toute la journée ou pas loin. Un soleil se pointant en cours de matinée a permis quelques fois de me faire sécher les pieds mais ce ne fut pas le cas tout le temps. Le plus désagréable l’a été en « Euskal Herria » (Pays Basque) où j’avais opté pour des baskets de Trail, et là ce fut très désagréable durant une grande partie de sa traversée pour cet aspect là, mais cela n’a rien e,nlevé à la beauté et au charme de ce si beau pays que j’aime tant!

Mi pansé artrouve ali byento! Ali mèm gran sentyé la! Mé sar pa sito! Travay ek la fami la pass par la! Mi di aou tanto, lo sak si mon do pou arnyr war ou byento! Pa zordi pa domin nou va arkrwaz lo pa pou artrouve anou tèrba!*
*Je pensais te retrouver bientôt! Lui même ce grand sentier là (GR 10)! Mais ce sera pas de sitôt! Le travail et la famille sont passés par là! Je te dis à très vite, le sac sur mon dos pour revenir te voir bientôt! Pas aujourd’hui, pas demain on recroisera nos pas pour nous retrouver là-bas! (La fin du chemin: Banyuls)
On emboite le pas vers le Col d’Ilhéou, la montée est longue mais le jour n’étant pas encore levé, nous permet d’enrayer cet aspect « longuet »! C’est donc d’un bon pas que nous rejoignons dans un premier temps les Cabanes d’Arras, puis dans un second, le refuge d’Ilhéou. Nous choisissons de faire une pause en ce lieu, d’un charme incontestable. La vue sur le lac ne viendra pas magnifier cela par cet épais brouillard ayant décidé de s’agripper à lui! Un bon moment de discussion autour d’un café bien chaud avec l’aide gardienne du refuge, ayant choisi ce lieu pour un bel et paisible été, nous fera passer une bonne heure dans cet âtre si chaleureux! Il est tant de reprendre le chemin vers Cauterets où j’ai décidé de clore ce petit séjour d’une semaine.Je ne me lasse de ces longues traversées, de ces moments solitaires et partagés, OUI j’aime la montagne! Ce ne sera pas cette année que je pourrai terminer ce chemin, des impératifs professionnels et familiaux font que je ne pourrai reprendre le chemin en 2020, reculons pour mieux continuer! Et je crois même qu’après cela il sera tant de le penser et de le concrétiser par la HRP!!
Un énorme « MERCI » à ma femme, de me permettre ces longues escapades!!